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Affichage des articles du février, 2018

Agnès et Edouard à Eaubonne : encore et toujours des paroles !


Non à la fermeture de l’Ermitage ! Oui à un vrai lieu de vie pour les ancien-nes !


Vous êtes usager-ère ou famille d’usager de l’Ermitage. Vous avez  suivi ou participé aux dernières mobilisations dans les hôpitaux et à celle du 30 janvier pour les EHPAD. Elles ont mis en évidence l’ampleur du manque de moyens pour le personnel ainsi que pour les personnes accueillies et mis en avant la nécessité d’avoir de vrais lieux de vie pour les personnes âgées. Avec la restructuration du CHRU de Tours, la fermeture annoncée du site de l’Ermitage ajoute aux inquiétudes actuelles pour les patient-es et les salarié-es. 

Une restructuration contre l’intérêt des salarié-es et des résident-es 

Ce plan prévoit la suppression de 3 des 5 sites actuels : l’Ermitage, la Clinique psychiatrique Universitaire de St Cyr et l’hôpital des enfants de Clocheville.  Ils seraient tous regroupés sur Bretonneau et Trousseau dans un premier temps ; la directrice du CHU expliquait en février 2016 que la vente des actifs de Clocheville et de l’Ermitage permettrait de financer une partie du projet (entre dix et 15 millions). Nul doute que la situation de ces deux sites, l’un en centre ville et l’autre sur les hauteurs de Tours Nord, surplombant la Loire sur le versant Sud, va attiser la convoitise des promoteurs ! 
Seul le service des Soins de Suite et Réadaptation (SSR) serait installé à Bretonneau, mais avec combien de lits en moins ? Que deviendront les résident-es de l’EHPAD qui ne serait plus intégrée au CHRU? 
Ce plan signé par le gouvernement précédent répond à la loi de santé de Marisol Touraine et  aux objectifs de réduction des dépenses de santé du gouvernement actuel. Il se fait en échange de plusieurs centaines de suppressions de postes et de lits. Pour l’instant 250 suppressions de lits sont reconnues par la direction du CHRU. La méthode utilisée est de « traiter » les services les uns après les autres. La  neurochirurgie ciblée dernièrement a fait les feux de l’actualité grâce à la mobilisation de son personnel. La finalisation de ces projets est prévue pour 2026. Ensuite tout sera regroupé sur Trousseau d’ici 2040 s’il n’y a pas de changement de stratégie d’ici là. 
Les mobilisations du personnel, avec les syndicats CGT et SUD ainsi que celle des usager-ères avec le Collectif 37 « Notre santé en danger », relayées par les médias,  ont eu de l’écho dans la population. Face au refus de voir démantelé l’hôpital public au profit du privé et face à la revendication de soigner et d’accueillir dignement les patient-es  et résident-es,  la direction essaye de diviser le personnel et menace ceux et celles qui protestent en s’attaquant aux syndicalistes. C’est pourquoi il est important que les usager-ères soient solidaires des personnels en lutte. 

Le défense de l’Ermitage est l’affaire de tous et toutes 

Les usager-ères, malades et leurs familles  ne peuvent pas attendre passivement la fermeture de l’Ermitage dont ils vont subir les conséquences : éloignement plus important pour les visites, prix plus élevé si les lits sont transférés dans le privé et peut-être difficulté à trouver un nouveau lieu d’accueil, perturbation pour des personnes âgées qui ont du mal à supporter des changements de lieu de vie, du fait de leur âge. 
La rénovation des bâtiments est certes nécessaire, mais faut-il pour cela entasser tout le monde à Bretonneau ou à Trousseau ? Le site exceptionnel que représente l’Ermitage sera-t-il réservé  à ceux et celles qui auront les moyens de se payer une place dans le privé ? 

Il n’y a pas de fatalité à voir restreindre les soins et les moyens pour les ancien-nes alors que des sommes importantes sont allouées aux plus riches: 101 milliards d’Euros d’allègements fiscaux et parafiscaux entre 2014 et 2017 ont été alloués aux entreprises, profitant surtout aux plus grandes d’entre elles
Nous invitons la population à participer au mouvement de soutien aux EHPAD, à signer la pétition 
et à s’impliquer pour la défense de l’hôpital avec le Collectif 37 « Notre santé en danger » 



Hôpital de Tours : Un film pour refuser de se taire, un concert pour le soutenir et défendre l’hôpital


La direction du CHRU en difficulté répond par des menaces

La directrice du CHRU de Tours n’a pas d’autre choix que de dire au personnel de se taire et de ne pas dénoncer les plans de destruction de l’hôpital public de Tours. Contrainte par les engagements pris avec le gouvernement dans le cadre du plan COPERMO, elle fait le travail qui lui a été assigné et demande qu’on encense la technologie au détriment de l’humain, les plans de robotisation, de suppression des hôpitaux de semaine, de développement de l’ambulatoire, de fermeture de l’hôpital pédiatrique de Clocheville, de l’Ermitage et de la Clinique psychiatrique universitaire, de suppression de centaines de postes et de lits. Le personnel devrait accepter de faire un travail bâclé faute de moyens. Pour les usagers, il n’y aurait pas d’autre choix que de quitter l’hôpital à peine arrivés… s’ils trouvent une place car avec les suppressions de lits il n’est pas rare que les urgences transfèrent les patients vers le privé (voir article).

La réponse à la résistance des syndicats a été de les assigner au tribunal pour remettre en cause les droits des élus CHSCT de demander des expertises par rapport aux restructurations des services (voir notre article).

Ces menaces ne sont pas une preuve de force. Ni les salariés, ni les usagers, ne peuvent accepter cette destruction de l’hôpital public et ce chantage. Le semblant de concertation avec quelques usagers triés sur le volet dans le cadre d’un forum citoyen a conclu aux orientations déjà prévues par la direction ; comme il est dit dans la conclusion du rapport de ce forum, « l’efficacité économique du nouvel hôpital est un impératif non négociable… ». Mais que veut dire cela lorsqu’il s’agit d’un service public en général et de la santé en particulier. Nous aurons l’occasion d’y revenir en détail.

Le choix de s’adapter à l’austérité imposée par les gouvernements qui se succèdent pendant que les plus riches se voient diminuer leurs impôts de façon directe ou indirecte, n’est pas celui du collectif 37 « Notre santé en danger » ; il faut répondre aux besoins de santé de la population et à l’exigence des salariés de pouvoir faire un travail digne et respectueux des personnes accueillies.

Nous continuons à mener cette lutte et pour donner la parole au personnel et usagers nous travaillons à la réalisation d’un film avec l’équipe de Sans Canal Fixe. Vous pouvez nous contacter si vous voulez participer, témoigner ou soutenir financièrement ce projet. Dans ce but, nous organisons un concert de soutien le 15 avril prochain à la salle des fêtes de St Pierre des Corps avec les chorales Akwaba d’Esvres. Retenez cette date dès à présent. Il n’y a pas de fatalité à accepter d’avoir moins de moyens pour se soigner qu’avant, alors que les plus riches s’enrichissent toujours plus, ni à perdre notre hôpital pour enfants qui fait la fierté de la ville.

Nos anciens valent bien plus que l'or gris

800 personnes défilaient dans les rues de Tours, mardi 30 janvier, usagers et soignants réunis, suivant l’appel national des syndicats pour dénoncer la situation dans les EHPAD qui fait souffrir les uns et les autres et exiger des moyens pour des conditions de vie dignes et respectueuses de nos ancien-nes. Et il en a été de même dans toute la France où la mobilisation a été très suivie.

Ehpad : “Les vieux n’intéressent pas et ils coûtent cher” titrait la Nouvelle République dans son bilan de la journée.
Ce titre provocateur reflète probablement le sentiment d’abandon que certains soignants peuvent ressentir devant le manque de moyens et des conditions de travail insupportables.
Il reflète aussi très certainement le sentiment de colère des familles qui n’ont pas les moyens d’héberger leurs parents chez eux et qui sont obligés de les confier aux EHPAD pour un montant qui dépasse souvent les 2000 euros par mois, ce qui est bien au-dessus du niveau des pensions à l’heure où une nouvelle « réforme » va encore s’attaquer aux retraites.
Il reflète enfin le discours de certains « acteurs »  qui jouent pleinement le jeu de l’économie néo-libérale tendant à faire de nous des individus sans mémoire et sans racine. Nous conseillons, à ceux-là, la lecture de l’article de Victor Ayoli.

Et pourtant, dans le même temps, l’exploitation de « l’or gris » est devenu un business très rentable pour les fonds d'investissements qui ont jeté leur dévolu sur des groupes privés qui gèrent les EHPAD comme des entreprises du cac 40 (voir article de Jean-Guy Trintignac).

Dans un entretien accordé à « là-bas si j’y suis » en juillet 2017, les salariés grévistes des Opalines à Foucherans déclaraient comment leur direction encaissait des subventions publiques en promettant des créations de postes qu’ils ne voyaient jamais. Cet entretien est rappelé dans un article du site, en accès libre, consacré à Anne-Sophie Pelletier, porte paroles des Opalines, qui vient d’être élue personnalité de l’année par les lecteurs des journaux Le Progrès et La Voix du Jura.

Pour l’instant, le gouvernement déclare, comme il le fait sur de nombreux dossiers, qu’il étudie la question. Il essaye, en attendant, de colmater les brèches avec des annonces de quelques millions supplémentaires concédés au secteur de la santé mais qui ne compensent même pas les ponctions réalisées l’an dernier dans ce même secteur, alors même que des milliards ont été donnés aux plus riches cet automne, comme le rappelait avant-hier François Ruffin dans son discours devant l’Assemblée Nationale.

Comme le signale la CGT dans son communiqué, la lutte des salariés des EHPAD va se poursuivre et leurs revendications, à commencer par l’exigence de la présence d’un agent pour un résident, doivent être soutenues. Elles posent une question politique essentielle : celle de la place que la société donne à toutes celles et à tous ceux qui en raison de leur âge, de leur handicap, ou pour toute autre cause, ne sont pas en état de produire.

Sont-ils des êtres « en trop » que l’on tolère en leur permettant de survivre ? Ou ont-ils le droit de vivre, dans les meilleures conditions possibles au sein d’une société accueillante pour tous ?