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Affichage des articles du avril, 2018

Loi « asile-immigration » : nouvelles mises en danger de la santé des étrangers



Le SMG dénonce l'aggravation des conditions de vie des sans-papiers liée aux multiples refus de séjour, à la négation de leurs droits fondamentaux et à l’exclusion organisée de la part de l'Etat français, condamné à de multiples reprises par la Cour européenne des droits de l'Homme. La politique du gouvernement Macron-Philippe-Collomb ne déroge pas à cette politique :

1) Asile politique : le délai de dépôt d'une demande et du droit au recours après un refus de séjour diminuera, les délibérations se feront par visioconférence et les décisions seront rendues par ordonnances. On rappelle que par une récente loi (mars 2018), les demandeurs-euses ayant été enregistré-e-s dans un autre pays européen (« dublinés ») peuvent être en mis rétention administrative1.

2) Enfermement : la durée d'enfermement des sans-papiers en rétention administrative ou en zone d'attente d'aéroports pourra être augmentée de 45 à 90 jours et même au-delà, en métropole et surtout en Outre-mer (notamment à Mayotte), y compris pour les enfants, ce qui est contraire à la Convention internationale des droits de l'enfant (art. 3-1).

3) Entraves au droit à la santé : le droit au séjour pour soins est de plus en plus restrictif, les patient.es étant refoulé.es lorsque des traitements existent dans leur pays d’origine, même s’ils ne sont pas accessibles financièrement, et va diminuer encore avec la réduction du délai de dépôt de recours. Des personnes très malades sont placées en camps de rétention et pourront y rester plus longtemps (jusqu’à 135 jours) si elles demandent une protection pour raison de santé, en attendant le rapport du médecin et la décision de l’OFII.

4) Non accès à la justice et au droit : le pouvoir policier est renforcé au détriment du pouvoir judiciaire, la police intervient dans les centres d'hébergement d'urgence (circulaire, 12/12/2017), les campements de fortune sont démantelés, les arrestations massives, les sans-papiers refoulé.es aux frontières, notamment en Italie2, des malades sont expulsé.es, l'égalité d'accès à la justice recule chaque jour. De plus, la gestion des droits sociaux (hébergement, allocations temporaire d’attente, aides sociales, prestations familiales…) sera déléguée au CESEDA3 plutôt qu’à l’action sociale : ceci met fin au droit commun pour les personnes étrangères.

5) Criminalisation des défenseurs des droits humains : le délit d'aide à l'entrée irrégulière de personnes étrangères ou « délit de solidarité » (art. L. 622-1 du Ceseda) continue d’être appliqué avec des gardes à vue et la chasse aux personnes et associations solidaires des étrangers qui arrivent en France au péril de leur vie.

Le SMG exige la fin de la chasse aux sans-papiers et de leurs défenseurs, l'extension du droit d'asile, des moyens supplémentaires pour l'OFPRA4, la facilitation de l'accès à la justice et aux droits sociaux et leur extension pour toutes et tous (droits au travail, au logement, à l'alimentation, à l'eau potable, à la sécurité) dans le cadre du droit commun, seul garant d’égalité.

Le droit aux soins de santé des sans-papiers doit relever de la Sécurité sociale au sein d'un régime général unifié, et non du ministère de l'Intérieur : en ce sens, l'OFII5, organisme de contrôle social des sans-papiers où la médecine est au service de ce contrôle et non des droits, doit être relevé de la fonction d’évaluation des besoins de santé des étrangers qui doit incomber au ministère de la Santé. Les « tests d'âge osseux » pour évaluer le statut des mineurs, infondés scientifiquement, doivent être abandonnés et les étranger.es mineur.es doivent être protégé.es6.

Le SMG exige le renforcement des moyens alloués à la formation professionnelle des travailleur.ses médico-sociaux.ales et à leurs réseaux, partout sur le territoire, basés sur les besoins quotidiens des populations.

Notes
1. Règlement du Parlement et Conseil européens du 26 juin 2013 dit "Dublin III".
2. Une femme nigériane enceinte est morte fin mars 2018 à l'hôpital de Turin, après son abandon par des gendarmes français devant la gare de Bardonecchia, ville frontalière des Alpes italiennes.
3. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile.
4. Office français de protection des réfugiés et apatrides.
5. Office français de l'immigration et de l'intégration qui dépend du Ministère de l'Intérieur.
6. Cette mesure exclut les enfants de toute prise en charge par l'Aide sociale à l'enfance, avec mise à la rue immédiate, interruption de la scolarité ou de la formation en cours, impossibilité de régularisation sans secours ni protection d'aucune sorte et sans titre de séjour. L'appel "mineurs isolés étrangers : proscrire les tests d'âge osseux" du 17/01/2015 a recueilli plus de 13 000 signatures.

Sources :
- « Fin de la grève à la Cour nationale du Droit d'Asile », L'Humanité, 14/03/2018
- Emilien Urbach, « Immigration : l'emballement répressif fait force de loi et Réfugiés, ce qu'il manque à la loi Collomb sur les migrants », L'Humanité, 03 et 05/04/2018.
- site de l’ODSE : http://www.odse.eu.org/L-ODSE- DENONCE-DES-ATTEINTES

Contacts
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06 32 70 92 37
  Camille Gendry
  06 76 71 39 08
  Martine Lalande
  06 03 36 66 17

Syndicat de la Médecine Générale
52 rue Gallieni, 92240 Malakoff
Tél : 01 46 57 85 85 - Fax : 01 46 57 08 60
syndmedgen@free.fr
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Notre santé en danger un concert de soutien pour l’hôpital


Le concert du 15 avril à St pierre des Corps pour la défense de l’Hôpital de Tours était un succès.

300 personnes sont venues assister à ce spectacle et, aussi bien du côté du public que des artistes, la motivation était forte de se mobiliser pour un hôpital qui réponde aux besoins de la population. Un groupe folk de St Pierre a d’abord accueilli le public.

Marie Pierre Martin du collectif santé a ensuite expliqué le démantèlement du CHRU de Tours avec la suppression de 3 sites sur 5 et les suppressions de postes et de lits. Rosine Leverrier, pour la Coordination des Hôpitaux et Maternités de proximité a expliqué la campagne nationale : « Stop à la catastrophe sanitaire annoncée ; Exigeons l’accès aux soins pour toutes et tous».

Le spectacle était de qualité ; pendant 3h, les prestations se sont succédé.

La P’tite Rouge de Touraine a présenté des chants de son crû sur des airs connus dénonçant les méfaits de la restructuration hospitalière.

Les chorales d’Esvres AKWABA-A et l’ensemble instrumental avaient, elles, un répertoire de chants populaires traditionnels français ou étrangers.

La mairie de St Pierre des Corps était représentée au concert et Marie-France Beaufils est passée pour apporter son soutien.

A l’entracte beaucoup de monde pour signer les pétitions, demander des renseignements ou adhérer au collectif santé. Public et choristes ont tenu à apporter concrètement leur soutien pour la mobilisation. La recette du spectacle va servir à mobiliser encore avec la réalisation d’un film documentaire en cours de réalisation par Sans canal Fixe à partir de témoignages de salarié-es ou d’usager-es de l’Hôpital.

L’appel a été lancé pour participer à la mobilisation du 19 avril pour la défense des services publics à 10h place de la Liberté, aux côtés des cheminots, et de continuer à faire signer les pétitions pour l‘hôpital qui seront remises à la direction du CHRU en lui demandant un rendez-vous pour entendre les revendications des usagers.

Pour organiser tout cela, la prochaine réunion du collectif aura lieu le 23 avril à 18h salle 2 du passage Chabrier





Décompression après l'effort

Quand l'Ordre fait désordre

COMMUNIQUE DE L’USP du 3 avril 2018

L'Union syndicale de la psychiatrie appelle au rassemblement organisé devant le siège du Conseil national de l'Ordre des médecins (4 rue Léon Jost, Paris 17e), le 11 avril dès 8 heures 15.
Nous y soutiendrons la docteur Karine Djemil, médecin du travail, qui risque une suspension d'exercice de six mois. Ce qui lui est reproché, c'est d'avoir eu un rôle de lanceuse d'alerte sur deux affaires de domination masculine des plus crues, sur le lieu de travail.
Alors que les paroles de femmes se multiplient, en France comme dans le monde entier, le CNOM osera-t-il condamner une consœur qui veut seulement que la loi commune s'applique aussi sur les lieux de travail? Au moment où la féminisation du CNOM est organisée par cette institution, ce serait alors montrer que l'égalité homme-femmes n'est en fait pas du tout à son programme.

Pascal Boissel, président

Voir également l'appel de la FERC-CGT